Témoignages de votants à la primaire, recueillis Rue St-Mathieu, en face de l’église St-Bernard, dans la quartier de la Goutte d’Or à Paris.
Yassir, militant socialiste de 26 ans, accueille les votants. Quatre bureaux de vote sont regroupés ici, un potentiel de 7012 inscrits. « A 9h 02, on avait déjà 6 personnes » dit-il avc le sourire. Une heure trente plus tard, 89 personnes s’étaient déplacées, malgré la pluie battante. Le flot est continu. Christian, 44 ans, est venu « faire parler les primaires ». Il trouve que c’est une « bonne initiative : il faut faire monter la mayonnaise, qu’on montre qu’il y a du monde mobilisé pour changer de gouvernement ». Ici, dans ce quartier populaire de Paris, tout le monde a ce a ce mot à la bouche « changement ».
11h26, il y a la queue. Quelques poussettes, deux dames aux cheveux blancs se soutiennent pour marcher à petits pas.
Samia, 49 ans, dame cantine dans une école parisienne veut elle aussi que « la droite tombe : la participation à la primaire c’est pour montrer ça : qu’on veut autre chose. » Elle a voté Royal. D’autres choisissent Hollande ou Aubry mais toujours pour les mêmes raisons. « J’ai pensé à voter Montebourg, confie Anne, une historienne de l’art de 28 ans, mais il vaut mieux se concentrer. Je veux quelqu’un qui fasse le poids face au candidat de droite, qui est une bête de scène. Aubry est plus combative qu’Hollande. Et je veux vraiment que Sarkozy ne fasse pas 5 ans de plus. » « C’est important de montrer notre soutien à la gauche. Il y a tellement de mécontentement » pense aussi Séverine, 38 ans, artiste plasticienne, accompagnée de ses deux enfants. A 11h 35, ils sont déjà 191 à avoir voté. Des dizaines attendent devant les cahiers d’émargement. « C’est bon, il y a du monde », approuve une femme dans la file, sa carte d’identité dans la main.
A midi, des plateaux repas sont livrés pour les assesseurs. Pain Poilâne et roastbeef.
Par CHARLOTTE ROTMAN
Libération - article source ici