Le site web d’ADOS
Bouton menu

La Compagnie Tamèrantong ! a perdu un frère.

Samuel Roulleau était le coordinateur des quartiers et des familles à Paris-Belleville, à Mantes la Jolie et à la Plaine Saint Denis.Il était le référent, l’ami, le confident des enfants et de leurs parents. Il a tissé à lui tout seul un lien fraternel et solidaire avec les habitants des quartiers, avec les travailleurs sociaux, les professeurs des écoles et les éducateurs. Un lien indispensable à la marche de Tamèrantong !.

Un lien aujourd’hui indestructible parce que chargé de vie.Parce que Sam a toujours aimé, écouté respectueusement et défendu les Sans Voix et les Sans Visage...Ce qui n’était rien parce que pour lui c’était tout. Avec une conviction profonde, il militait pour le droit à la créativité et à la Culture pour tous.Toujours soucieux du bien-être et de l’émancipation des petites têtes pensantes en devenir, ceux qui vont bientôt construire notre monde de demain.

Sam, ce lundi d’octobre on apprend que tu ne souris plus, que tu ne parles plus, que tu ne nous réponds plus. Tu es parti tout seul, silencieusement et brutalement.

Sam t’ étais un de nos “guerriers” les plus fidèles, infatigable, généreux et lumineux. Nous avons partagé tant de rêves, de rages, de fatigues, de moments durs mais aussi tant de victoires, de vannes, de débats, de fous rires...

Aujourd’hui on se sent tout seul. On reste tout seul parce que tu étais des millions. "Ce type était un réseau social à lui tout seul" ont raconté tes potos de la Brigade d’Action des Clowns. L’annonce de ta mort a circulé dans les quartiers comme une traînée de poudre, l’ébranlement et l’émotion se sont emparés des coeurs des enfants et des grands.
Avec ta mort Sam, tu as entraîné des rassemblements bien plus puissants que tout ceux auxquels tu participais. La rue t’a rendu hommage mais la rue te pleure. On a tous mal, nous tous, "tes racines et tes fruits" comme nous l’a dit Jojo ton père.

On essaye de faire face avec ce que tu nous laisses : tes questions, tes tourments, tes passions, tes actions. On prend tout Sam, mais c’est juste qu’on rêvait d’un monde où tu avais ta place. Et tu nous manques. Ce qui fait du bien c’est que tu es toujours à Tamèrantong ! : tu vis en nous avec tout ce que tu as créé, avec les liens que tu as tissé avec les familles, les enfants et nous, ton équipe. Avec aussi ton acharnement contre l’injustice, tes envies de barricades, ton kiff des planches et l’amour de la vie que tu as transmis aux enfants. On pense à la lettre que le Sous Commandant Marcos a écrite il y a 4 ans quand un de ses compagnons est mort, elle parait écrite pour toi.

Et tu sais ce que représente pour nous la parole zapatiste....Ecoute, on a refait la distrib’ et on t’a mis dans le rôle du compagnero :
" Il était aimé. Ou... il est aimé. Car peut-être est -il mort, peut-être que non.Après la nouvelle de sa mort, la nuit se répandit comme elle le fait rarement.Comme si elle s’étendait, non pour s’étirer mais pour couvrir chaque recoin, même ceux qui, à l’intérieur de nous, nous habitent. L’autre jour, dans un village, une des cabanes était entrain d’être démantelée. Rapidement il ne resta qu’un tas de bâtons, de planches et de chiens furetant. Le vieil Antonio s’approcha, le marteau et la machette encore dans les mains, contempla les restes et dit :
- Cette maison était bien vieille et maintenant il ne reste que son histoire, celle de ce temps de résistance et de lutte. Le vieil Antonio accepta le briquet que je lui offrais pour allumer sa cigarette et continua :
- Il en est ainsi lorsque quelqu’un meurt, il ne reste rien, juste l’histoire de ce qu’il a fait et cessé de faire....Mais Samuel avait, ou a, un problème dont tout le monde ne souffre pas : Lui avait une maison à la place du coeur. Et dans sa maison, c’est à dire son coeur, Samuel laissait ouvert, depuis longtemps, ses portes et fenêtres à ceux qui sont de la couleur de la terre et, avec eux partageait son toit, le regard, l’oreille et la parole.Ils disent que Samuel est déjà mort.Peut-être que oui.Ou peut-être que non, peut-être n’est -il pas mort. Allez savoir. Peut-être que son coeur, c’est à dire sa maison, n’a plus de toit pour nous, qu’il ne nous regarde plus par la fenêtre, que nous n’entrons plus par sa porte et ne nous asseyons plus à sa table tandis que, au dehors, restent la pluie, le froid , le soleil et les nuages. Ou peut-être que non, qu’il n’est pas mort, et qu’à un tournant quelconque se trouve encore sa maison, c’est à dire son coeur, avec le raffut que d’autres appellent la "vie".Moi, à la vérité, je ne sais pas s’il est mort ou non. Mais je sais que son histoire, son temps, est ici avec nous, avec ceux qui entraient dans sa maison parce que lui nous ouvrait la porte et qu’il le faisait parce qu’il en avait envie. Parce qu’il y a des coeurs qui sont si grands qu’ils ne battent que lorsqu’ils sont avec les autres.

Ainsi était Samuel...Ou ainsi est -il...Moi, la pure vérité je ne sais pas...La mort...peut-être que oui....peut-être que non...C’est pourquoi ce matin, j’ai seulement ramassé au sol une branche cassée que j’ai plantée à coté de ma cabane. Non pas que je pense qu’elle donnera encore des bourgeons, mais en guise de signal pour que Samuel sache, lorsqu’il reviendra tourner dans le coin, qu’avec nous il a un coeur qui est, comme nous disons ici : maison.”

Alors Commandant Samsam, ça te dis de rester au milieu de nous ?Permet nous de le gueuler bien haut, comme le font nos frères zapatistes des montagnes du Chiapas : " Samsam est vivant et la lutte continue !"

Tu veilles sur nous tu dis ? Alors on devient plus fort, fort de ton amour qui s’est répandu dans les rues, fort de ta vraie bonté et de ta foi dans la lutte pour un monde plus juste et plus libre.

Merci pour tout Sam, salutations, bienvenue dans nos "maisons" et que la Terre te soit légère.

Ta compagnie Tamèrantong !




Actualités

Programme des vacances 6-10 ans
17 décembre
Séjour pour les 11 14 ans en Normandie
26 septembre
Séjour en crête pour les 15 17 ans
25 septembre
Best Summer au square Léon 2019
25 septembre
Rentrée 2019 2020
16 septembre